La chasse aux corneilles
Née à Saint-Benjamin il y a tout juste 20 ans, Laurence Veilleux invoque dans ce premier recueil étonnant la noire corneille de Gaston Miron, « opaque et envoûtante/venue pour posséder [s]a saison et [s]a descendance ». Femmes oiseaux, filles fractales, le territoire exploré par la poète rappelle un terrain de chasse où la folie se piste et les fantômes nous traquent. « Trop petite pour mourir », mais habitée par tout un village de secrets et d'espoirs brisés, la narratrice de La chasse aux corneilles fait siens les destins des aïlleules qui la précèdent, sienne la langue des illuminées « du find du calice de la Beauce », comme à la recherche d'une filiation défaillante, d'une direction à prendre. Dès lors qu'elle affirme : « Je suis ton bordel et tous les livres parlent de moi », on comprend que le JE dont il est question ici en appelle à un féminin universel qui permet de percevoir en Laurence Veilleux une digne héritière de la poésie féministe québécoise.
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Laurence Veilleux : nourrir une certaine vision du monde
Par Les libraires publié le 20 juillet 2017
Laurence Veilleux, libraire à la Librairie Boutique Vénus et auteure, parle de son métier comme d’un travail de « guérisseur ». C’est dans la jolie maison bleue et blanche de la rue Saint-Pierre, à Rimouski, que nous accueille Laurence Veilleux. Celle qui, jadis, souhaitait devenir médecin en littérature, au sens où elle aurait conseillé des ouvrages à ceux qui auraient eu des maux à guérir ou des questionnements à combler, est devenue libraire par la force des choses. « Le libraire a ce
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